lundi 1 octobre 2007

Flash back

1er septembre.
Biarritz, 0h30.
Samedi soir. Le Bô Bar. Un dance floor blindé. Du mâle partout, de la gazelle en déroute, Le DJ's se donne à fond dans son mix. La soirée - la nuit plutôt - s'annonce longue... Caliente. Le feu risque de prendre, contre toutes attentes, malgré mon galet poli par le temps, bien en place lui, près de moi.
Des regards qui s'échangent, des étincelles qui fusent de part et d'autres... Non, ce soir, c'est promis je reste sage. Le Perrier citron laisse place à un rhum-orange, puis à un deuxième. L'étage est très – trop - bondé, les charentais se font attendre, un détour au sous-sol s'impose. Là, l'espoir secret d'une situation improbable perce doucement dans mon inconscient. Je crois que j’ai envie de LUI. Deuxième œillade. Humm… J’accompli mon ouvrage et engage ma remontée dans l’arène aux fauves.
Les corps se déhanchent. Les langues se délient. Une flèche me touche. La sienne. Du point d’impact émane un parfum semblable à celui d’il y a un an. Semblable mais différent. On veut me faire croire que mon charme a agit… Officiellement, j’y crois peu. Intérieurement le bouillonnement se fait plus intense.
IL me plait.
J’ai envie.
Mon entourage ne permettrait pas une telle digression.
IL est accompagné.
Je suis accompagné.
Rien ne sera possible ce soir.
Fred, mon toulousain de pote, ne manque pas de marquer son territoire, et curieusement empiète sur mes plates bandes virtuelles. J’en déduis finalement qu’IL n’est pas accompagné. Moi je le suis bel et bien.

Et si… ?
Non.

Les charentais sont arrivés. L’ambiance est à la fête. Les amis, la musique, une dose d’inconnu. Douce alchimie, porte moi… voilà un p’tit bonheur comme je les aime.

Changement de lieu en vue. NOUS prenons rendez-vous pour la suite quelques mètres plus bas, au Caveau. La nuit ne fait que commencer. Une main en frôle une autre, tandis que le fond des yeux nous trahit. Le contact se renouvelle, plus franc. Je suis connecté… La surprise est grande, réelle, autant que l’air qui nous sépare… Voguer de l’un à l’autre, d’un galet à un aimant, sans faire de Choix fatal. Plan de guerre difficile à tenir, mais que je semble m’être imposé. Comme si la difficulté de la vie actuelle n’était pas suffisante…
Qu’importe, c’est les vacances.

Tandis que je réussi tant bien que mal à faire passer mon galet pour une proie potentielle auprès d’autres, je cherche à vérifier que je ne rêve pas. La descente au Caveau doit être efficace. Quelques secondes doivent suffire à m’assurer que j’ai rêvé. Pas envie non plus de me prendre la tête dans un jeu sans issue.
Quelques secondes.
Je n’ai pas rêvé. D’un coup, IL envoie tous les ingrédients. Ses yeux de braise, son sourire expressif, son assurance à me captiver, et sa simplicité ont fini par me rendre vulnérable. Je ne réponds plus de rien. Un regard, des mains qui se cherchent, son souffle dans ma nuque. Il se lance dans l’exploration de mes contrées, encore inconnues de ses mains frissonantes. Mon galet me revient pourtant en pleine face, la réalité avec ! Me laisser porter par la douceur de sa main dans le bas de mes reins, ou assumer la réalité grisâtre des mains qui me tirent en avant ? Mon corps perd toute sa polarité, et ne donne que du positif aux deux faces. On est proche du court-circuit. Voir plus, si l’alcool fait son effet. Moi au milieu, je ne comprendrais rien…
Alors, sans même réfléchir, je me laisse glisser vers mon galet… à contrecœur, c’est vrai…
Fred , lui, semble avoir tourné son attention vers d’autres territoires, faute de répondant. Et pour cause.

2h45. Les vapeurs d’alcool font toujours leur effet. Pourtant, mes neurones demeurent tous encore connectés. Ouf… Comme pour une célèbre marque de café, nos corps sont bien là mais nos âmes aspirent à s’élever au dessus de toute l’agitation nocturne du lieu… Je danse, enivré par les bits des tubes qui s’enchaînent.

3h. La nuit bat son plein. A l’écart de ceux qui donnent tout sur les rythmes endiablés, j’ai besoin de m’isoler un peu au calme.
IL est là lui aussi. Un regard. Un sourire. IL m’attire à lui. Non : je vais droit vers LUI. Qu’importe, le résultat est le même. Cible atteinte. Profusions des arômes. Explosions de saveurs. L’envie irrépressible de suspendre le temps. Un goût que je n’ai pas connu depuis longtemps. Suffisamment longtemps pour m’en délecter à cet instant présent. Don du ciel, ou sursaut du dernier souffle avant le cataclysme de rentrée ? Une chose est sûre : je suis conquis.

Les allées et venues permanentes nous rappellent à l’ordre, contre notre gré. Je ne connais presque rien de LUI alors qu’IL exerce déjà sur moi un pouvoir quasi sans borne. Il faut très vite redescendre. Là bas, les rythmes alors endiablés, me paraissent soudain fades. La foule l’emporte.
Tenter de suspendre le temps aurait été un échec.
Goûter le temps s’est avéré bien plus agréable.

Ce soir, je ne suis pas seul.
Un galet et un Prince.
Je suis reparti avec le galet. D’autres auraient choisi le Prince.
Ce sera pour une autre fois. Lundi peut être, s’il sait tenir parole…

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